Une histoire pour mieux comprendre
Un enseignant demande un jour à ses étudiants : « quand peut-on dire que la nuit s’achève et que le jour se lève ? »
Quatre d’entre eux répondent tour à tour :
« La nuit s’achève lorsqu’on y voit plus clair autour de soi et en soi ;
La nuit s’achève lorsque dans la rosée du matin on cueille le souffle du monde ;
La nuit s’achève lorsqu’on a diplômes, métier, argent, et surtout santé, amitié, amour ;
La nuit s’achève lorsque les enfants du monde, souffrent moins et lorsque toutes les personnes seront réunies un jour au paradis, s’il existe. »
« Oui », dit l’enseignant, « mais réfléchissez encore. »
Après un silence une petite voix se risque : « je crois que la nuit s’achève et que le jour se lève lorsqu’on distingue un être humain d’un arbre, un arbre d’un canon, un canon d’une charrue, une charrue d’un morceau de pain. »
« Oui », dit l’enseignant, « mais réfléchissez encore. »
Quatre étudiants répondent tour à tour :
« Le jour se lève quand on ne distingue plus l’arbre malade de celui qui va bien puisque tous respirent ;
Le jour se lève quand on ne distingue plus un canon d’une charrue puisque tous les canons ont été transformés en charrues ;
Le jour se lève quand on ne distingue plus les pauvres des riches puisque tous ont assez de pain, ;
Le jour se lève quand on ne distingue plus ceux qui sont commandés de ceux qui commandent puisque tous décident. »
« Ainsi », dit l’enseignant, « se connaitre, être, avoir, aimer, moins souffrir, construire et vivre un monde durable, pacifique, équitable, démocratique… tout cela - et bien de choses encore - fait que la nuit s’achève et que le jour se lève.
Peut-être pourrait-on simplement ajouter que la nuit s’achève et que le jour se lève lorsqu’on peut voir dans le visage de chaque être humain celui d’un frère ou d’une sœur. Alors la nuit s’achève, l’aube apparaît, une aube d’humanité. »